Aujourd’hui j’ai posé une question à Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Ma question portait sur les blocages d’Arcueil qui ont choqué les Français.

Retranscription de la question et de la réponse :

M. le président. La parole est à M. Gabriel Attal, pour le groupe La République en marche.

M. Gabriel Attal. Madame la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, vous étiez ce matin à Vanves, dans ma circonscription, pour rencontrer les élèves de terminale des lycées Michelet et Dardenne. Qu’avons-nous vu ? Des élèves anxieux, impatients, à une semaine des premiers résultats à leurs souhaits d’affectation sur Parcoursup, mais surtout des jeunes motivés par la perspective de poursuivre leurs études dans le supérieur.

Mais ces jeunes ont été troublés par le récit de certains de leurs aînés qui leur ont raconté que des agitateurs politiques, qui instrumentalisent la jeunesse et voudraient s’en faire les porte-parole, ont bloqué leur faculté ! (Protestations sur les bancs du groupe FI. – Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, MODEM et UDI-Agir, ainsi que sur quelques bancs du groupe LR.).)

Ils ont été troublés par les images d’Arcueil où l’on voit des jeunes empêchés de passer leurs examens, certains se faisant intimider. Ces images ont indigné les Français, elles nous ont choqués, nous députés. S’il y a une chose qui nous rassemble tous, par-delà les clivages, c’est l’écharpe tricolore qui nous a été remise. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM.) Cette écharpe incarne la République, et la République, c’est le droit à l’éducation. Cette écharpe incarne l’intérêt général. Or, l’intérêt des jeunes est de valider leurs diplômes, première garantie d’emploi, non de gâcher un semestre, car tous les jeunes ne peuvent pas se payer une année d’études supplémentaire. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, MODEM, UDI-Agir et sur quelques bancs du groupe LR. – De nombreux députés du groupe La République en marche se lèvent et continuent à applaudir.)

Cette écharpe nous permet de défendre des causes, mais elle n’autorise pas tout. Elle nous oblige. Oui, je le dis, vendredi dernier, cette écharpe a été abîmée.

Madame la ministre, nous avons mis fin à l’arbitraire du tirage au sort, les étudiants savent que l’université est revalorisée, qu’ils ont un droit à l’année de césure, qu’ils ont le droit au paiement à date de leur bourse, qu’ils ont le droit à une assurance maladie gratuite.

Madame la ministre, alors que des milliers d’étudiants passent en ce moment leurs examens, pouvez-vous les rassurer sur le fait qu’ils pourront travailler sereinement ? Pouvez-vous assurer aux Français que, malgré les tentatives de certains, jamais dans notre pays réussir ne sera un gros mot ? (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM, MODEM et UDI-Agir, ainsi que sur quelques bancs du groupe LR. – Exclamations sur les bancs du groupe FI.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Mme Frédérique Vidalministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Monsieur le député, vous avez raison, je suis entièrement d’accord avec vous : les images que nous avons vues vendredi et lundi, en début de matinée, sont inadmissibles. Elles révèlent surtout un très grand cynisme, le cynisme de ceux qui n’ont pas à passer leurs examens, qui n’ont pas à valider leur année et qui, pourtant, se rejoignent pour empêcher les étudiants de le faire.

S’en prendre aux examens, c’est s’en prendre aux étudiants les plus faibles, aux étudiants boursiers, aux étudiants obligés de travailler, aux étudiants qui attendent leur stage, aux étudiants qui doivent travailler l’été pour financer leurs études. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM,MODEM et UDI-Agir, et sur quelques bancs du groupe LR. – Protestations sur les bancs du groupe FI.) Si vous aviez été sur les bancs de l’Assemblée plutôt que de haranguer les foules à Arcueil pendant la discussion de cette loi, vous auriez su que celle-ci permettra plus d’accompagnement, plus de réussite, plus d’orientation. (Protestations sur les bancs du groupe FI.)

Cette mise en scène organisée de manière à décrédibiliser l’université, la valeur des diplômes universitaires, est d’un cynisme absolu.

Seize mille examens se sont d’ores et déjà tenus, mais on ne parle que de la dizaine qui a été perturbée. Ces examens seront reprogrammés et ils se tiendront. Pas moins de 1 600 000 étudiants sont en train de passer leurs examens ; 15 000 examens ont déjà eu lieu, plus des deux tiers ont été validés.

 

mardi 15 mai 2018

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